dimanche 11 novembre 2012

Déclinaison des noms et des adjectifs

Contrairement aux autres langues romanes, le roumain a gardé en partie la déclinaison du latin. Il faut distinguer déclinaison avec article défini, d’un côté, et déclinaison avec article indéfini, adjectif démonstratif ou adjectif indéfini, de l’autre. Il y a cinq cas, avec des formes spécifiques pour le masculin et le féminin. Les neutres se déclinent comme les masculins au singulier et comme les féminins au pluriel.


Le nominatif est le cas du sujet, se caractérisant par la désinence zéro : casa frumoasă « la belle maison », o casă frumoasă « une belle maison ».


Le génitif est


– le cas du complément du nom exprimant le possesseur : uşa casei frumoase « la porte de la belle maison », uşa unei case frumoase « la porte d’une belle maison » ;

– le cas de certains compléments prépositionnels : în afara casei « en dehors de la maison ».


Il n’y a qu’une seule désinence spécifique au génitif, -e, pour les noms et les adjectifs féminins terminés au nominatif singulier en , et seulement au génitif singulier. Il y une règle générale dans la grammaire normative, c’est que le génitif singulier de ces noms et adjectifs est identique à leur nominatif pluriel. Leur génitif pluriel a aussi la même désinence : G. sg. unei case « d’une maison », N. pl. (nişte) case, G. pl. unor case « de maisons ».


Dans le cas des autres noms et adjectifs, c’est seulement les articles et les adjectifs démonstratifs ou indéfinis qui se déclinent : unui băiat « d’un garçon », băiatului « du garçon », acelui băiat « de ce garçon-là », celuilalt băiat « de l’autre garçon ».


Dans le cas des noms propres masculins de personnes, l’article défini lui ne se place pas à la fin, mais devant (C’est la seule situation de ce genre.) : cartea lui Radu « le livre de Radu ».


Si l’objet possédé n’est pas présent devant le mot au génitif, il est représenté par un article possessif-génitival « al, a, ai ou ale » : Uşa camerei este mai mică decât a casei. « La porte de la chambre est plus petite que celle de la maison. »


Le datif est


– le cas du complément d’objet indirect auquel on attribue quelque chose : Îi dau telefon mamei. « Je téléphone à maman. » ;

– le cas de certains compléments prépositionnels : datorită fetelor « grâce aux filles ».


La forme du datif est exactement la même que celle du génitif, c’est pourquoi on parle souvent de génitif-datif.


Une particularité syntaxique de ce cas, c’est qu’il peut y avoir redondance : devant le verbe on met le pronom personnel correspondant au nom au cas datif : Le spun ceva copiilor. « Je dis quelque chose aux enfants. ».


L’accusatif est le cas du complément d’objet direct et de la plupart des compléments d’objet indirect et circonstantiels avec préposition.


La forme de l’accusatif est identique à celle du nominatif, donc il n’a pas de désinence spécifique, c’est pourquoi on parle souvent de nominatif-accusatif.


Une particularité de ce cas, c’est que le complément d’objet direct a souvent une préposition, pe (cf. a en espagnol) : Îl cunosc pe Bogdan. « Je connais Bogdan. ».

À remarquer la même redondance qu’au datif : le pronom personnel anticipant le nom.


Le vocatif est le cas de la personne qu’on appelle ou qu’on interpelle.


Il y a trois désinences spécifiques au vocatif : -e pour le masculin singulier, -o pour le féminin singulier, et -lor pour le pluriel en général, mais seule une minorité de noms et d’adjectifs substantivés peuvent les avoir. La plupart restent au nominatif-accusatif.


Il y a des noms qu’il est obligatoire d’utiliser au vocatif avec une désinence spécifique (omule ! « homme ! »), d’autres qui ne peuvent pas en avoir (femeie ! « femme ! »), d’autres encore qu’on peut utiliser au vocatif sous deux formes : Radu ! ou Radule ! (prénom masculin).


Il y a des noms masculins qui sont utilisés au vocatif seulement avec l’article défini, la désinence s’ajoutant à l’article (micuţule ! « petit ! »), d’autres seulement sans article (« Dane ! »). Quelques noms, enfin, peuvent être utilisés au vocatif avec ou sans article : băiatule ! ou băiete !.


Dans le cas des féminins singuliers qui peuvent avoir la désinence -o, celle-ci remplace la terminaison du nominatif : N. fetiţă, V. fetiţo ! « fillette ! ».

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